La fille préférée de Louis XIV Marie-Anne de Bourbon, princesse de Conti
- mikaelamonteiro11
- Apr 6, 2024
- 12 min read
« Dépêchez-vous […], je veux être accouchée avant son retour » dit Louise de La Vallière au chirurgien se sentant mal durant la visite de la duchesse d’Orléans. Elle est la favorite de Louis XIV, vit à la cour, mais tous ses accouchements doivent être secrets. Ainsi naît le 2 octobre 1666 au château de Vincennes, le plus discrètement possible, Marie-Anne, la première fille légitimée de Louis XIV et celle qu’il préférera. Dans ses mémoires, parlant de la naissance de sa fille, et de sa favorite, Louis XIV s’exprime ainsi : « Je crus qu’il était juste d’assurer à cette enfant l’honneur de sa naissance et de donner à la mère un établissement convenable à l’affection que j’avais pour elle depuis six ans. »
Par Catherine Éclancher, historienne de l’art

C’est par lettre patente du 14 mai 1667 qu’il nomme Louise duchesse de La Vallière et de Vaujours. C’est en fait un cadeau de disgrâce, car il vient de tomber amoureux de Mme de Montespan. Ainsi peut-il reconnaître sa fille comme « la fille du seigneur roi » et la considérer comme « légitime et capable de tous les honneurs, droits et effets civils ».
Cette légitimation associée à un établissement de la mère reste un cas unique. Louis XIV, par déclaration royale, légitimera tous ses enfants naturels : une fille et un garçon de Louise de La Vallière, deux garçons et deux filles de Mme de Montespan. Il leur donnera titre et terre, les fera participer à la vie de la cour, comme l’ont fait, en leur temps, Charles IX et Henri IV. Ils seront nommés comte de Vermandois, duc du Maine et comte de Toulouse, Marie-Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Blois puis princesse de Conti, Louise-Marie de Bourbon, appelée Mademoiselle de Nantes puis Madame la Duchesse, et enfin Françoise-Marie de Bourbon, la seconde Mademoiselle de Blois, future duchesse de Chartres puis d’Orléans.
Marie-Anne est très proche de Monseigneur le Grand Dauphin, son demi-frère, mais n’a connu aucune des filles légitimes du roi : Anne-Élisabeth de France née et morte en 1662, Marie-Thérèse de France (1667-1672) et une petite Marie-Anne de France née et morte en 1664, qui serait née avec la peau noire. Mme de Motteville, présente lors de l’accouchement de la reine Marie-Thérèse qui se serait mal déroulé, aurait déclaré : « C'était une mauresse dont elle pensa mourir ! » Une légende voudrait que cette enfant soit la Mauresse de Moret, religieuse française bénédictine du couvent de Moret-sur-Loing, que visite la famille royale, ce qui étonne fort le duc de Saint Simon. La thèse du duc de Luynes en 1766 évoque une religieuse qui serait une enfant confiée à Mme de Maintenon, née des concierges noirs de la ménagerie du Roi.
Marie-Anne, Mademoiselle de Blois
Marie-Anne est élevée par Mme Colbert. Louis XIV est habitué dès son enfance à voir ses affaires domestiques confiées à Colbert. C’est donc naturellement que Colbert et sa femme s’occuperont de tout dès la naissance des enfants naturels nés de Mlle de La Vallière. Pour justifier la venue de ces enfants, Colbert aurait déclaré que c’était l’un de ses frères qui avait eu des enfants avec une fille de qualité et que c’était pour sauver son honneur qu’il s’en occupait. Son épouse élèvera avec discrétion les enfants bâtards et c’est dans leur demeure que l’on voit danser Marie-Anne à sept ans et demi. « C’est un prodige d’agrément et de bonne grâce » écrit Mme de Sévigné à sa fille. « Belle maman », le surnom de Louise de La Vallière, suit avec attention, depuis le couvent où elle termine pieusement sa vie, les progrès de ses enfants élevés en prince et princesse du sang. Ainsi, Marie-Anne est présentée à la cour le 19 janvier 1674 : « Mlle de Blois est un chef d’œuvre ; le roi et tout le monde en est ravi » dit Mme de Sévigné.
En faisant leur entrée à la cour, Marie-Anne et son frère Louis, comte de Vermandois, auront leur Maison, ce qui représente douze personnes (gouvernante, gouverneur, nourrices, femmes de chambre, valets de chambre, servantes, aide cuisine, frotteur), dont toutes les dépenses sont supervisées par Mme Colbert. Le roi leur donne de l’argent aux étrennes et aux fêtes, pour les voyages, les achats de vaisselle d’argent, les carrosses, les chevaux, le mobilier. Ils ont une éducation secrète, mais ce sont les mêmes maîtres que pour les enfants légitimes du roi. La princesse est l’une des musiciennes les plus douées de la famille royale avec son autre demi-frère le comte de Toulouse. Jean Henry d’Anglebert, claveciniste de la Chambre du roi, sera son professeur, puis François Couperin et Delalande, qui lui dédie un menuet.
Les amours d’une princesse
Le roi lui voue une tendresse toute particulière et veut la marier. Il la propose au prince d’Orange, puis au duc de Savoie, mais ceux-ci dédaignent ses avances. 1680, c’est la grande année : le roi marie son fils le Grand Dauphin et sa fille légitimée Marie-Anne. C'est le premier mariage entre un prince du sang et un enfant naturel du roi. À treize ans, Marie-Anne épouse le 16 janvier 1680 à Saint-Germain-en-Laye le prince Louis-Armand de Bourbon-Conti, qui a dix-huit ans, puis, le 7 mars 1680 dans la cathédrale de Chalons, le roi marie son fils Monseigneur le Dauphin, également âgé de dix-huit ans, à Marie Anne Christine Victoire de Bavière. Il voudra marier toutes ses filles légitimées à des princes du sang : c’est une vengeance du roi qui cherche à déshonorer ces princes qui s’étaient révoltés contre le pouvoir royal pendant la Fronde.
Pour Marie-Anne, c’est le Grand Condé qui vient en personne demander sa main pour son neveu Louis Armand de Conti. À cette occasion, le roi consent à sa fille une dot de reine : un million de livres plus une rente de cent mille livres. Tous s’extasient sur la taille de cette fiancée si richement dotée : « Grande pour une personne de son sexe… La plus belle, la plus aisée et la plus noble qu’on ne vit peut-être jamais. Un des plus beaux ornements de la cour de France »(Ézéchiel Spanheim).
Mme de Sévigné à Mme de Grignan, Paris, 27 décembre 1679 : « La Cour est toute réjouie du mariage de M. le prince de Conti et de Mlle de Blois ; ils s’aiment comme dans les romans. Le Roi s’est fait un grand jeu de leur inclination. Il parla tendrement à sa fille, et qu’il l’aimait si fort qu’il n’avait point voulu l’éloigner de lui. La petite fut si attendrie et si aise qu’elle pleura, et le Roi lui dit qu’il voyait bien que c’est qu’elle avait de l’aversion pour M. le prince de Conti. Elle redoubla ses pleurs ; son petit cœur ne pouvait contenir tant de joie. Le Roi conta cette petite scène, et tout le monde y prit plaisir. Pour M. le prince de Conti, il était transporté. Il ne savait ni ce qu’il ne disait ni ce qu’il faisait ; il passait par-dessus tous les gens qu’il trouvait en son chemin, pour aller trouver Mlle de Blois. Mme Colbert ne voulait pas qu’il la vît, que le soir. Il força les portes, et se jeta à ses pieds et lui baisa la main ; elle, sans autre façon, l’embrassa, et la revoilà encore à pleurer. Cette bonne petite princesse est si tendre et si jolie que l’on voudrait la manger. Voilà, ma fille, bien des détails pour divertir Mlle de Grignan. » Et elle ajoute : « Le Roi marie sa fille non comme la sienne, mais comme celle de la reine, qu’il marierait au roi d’Espagne. » Puis, le 17 janvier 1680 : « Mlle de Blois est donc Mme la princesse de Conti. Elle fut fiancée lundi en grande cérémonie ; hier mariée, à la face du soleil, dans la chapelle de Saint-Germain. Un grand festin comme la veille, l’après-dîner une comédie, et le soir couchés, et leurs chemises données par le Roi et la Reine. » Mme de Sévigné insiste sur tous les détails : « Le Roi l’embrassa tendrement quand elle fut au lit, et la pria de ne rien refuser à M. le prince de Conti, et d’être douce et obéissante ; nous croyons qu’elle l’a été. » Hélas ce fut une nuit de noce catastrophique, ils sont très jeunes et mal préparés ; le prince de Conti se montre brutal, et effraie sa jeune épouse. Mme de Sévigné trouve une explication bien différente : « Elle se trouva si mal la nuit de ses noces à cause d’un dévoiement, qu’on a jeté son bonnet par-dessus les moulins et l’on y a vu goutte… »
Par la suite, le prince de Conti, de réputation libertine, délaissera sa jeune épouse et le mariage s’avèrera stérile. Notre princesse sera par ailleurs plus attirée par son jeune beau-frère, François Louis de Bourbon Conti, qui serait devenu son amant. Changement de ton de Mme de Sévigné : « Elle est méchante comme un petit aspic pour son mari. »
Celui-ci part guerroyer contre les Turcs en Hongrie, au service du roi de Pologne, avec son frère et le prince de Turenne, ce qui met Louis XIV en rage. Mais lorsqu’elle contracte la petite vérole en 1685, le mari volage rentre, s’enferme avec elle pour la soigner et a le bonheur de la voir guérie. Mais il attrape la terrible maladie et la princesse ne peut le sauver. Il décède le 9 novembre 1685.
Le roi protège les intérêts de sa fille ; il l’autorise à renoncer à la communauté, l’émancipe et lui nomme un conseiller. Elle pourra récupérer sa dot et toucher son douaire. « Sa belle veuve l’a fort pleuré ; elle a 100 000 écus de rente et a reçu tant de marques de l’amitié du roi et de son inclination naturelle pour elle qu’avec de tels secours personne ne doute qu’elle ne se console » (Mme de Sévigné).
C’est en effet une jeune et belle veuve de dix-neuf ans qui va goûter aux plaisirs du célibat. On la nomme la Grande princesse de Conti puis, après le mariage de son beau-frère, elle deviendra la princesse douairière de Conti, afin de la différencier de sa belle-sœur.
Ses demi-sœurs nées de Mme de Montespan feront elles aussi de prestigieux mariages. L’une est Madame la Duchesse, mariée à un Bourbon Condé ; l’autre épouse le fils de Monsieur, frère du roi, et deviendra duchesse de Chartres, puis d’Orléans, et enfin l’épouse du Régent. Il y aura une grande rivalité entre les bâtardes du roi, occasionnée par le rang des trois princesses, chacune étant supérieure à l’autre. Madame la Duchesse est supérieure à la grande princesse de Conti, et toutes deux seront dépassées par leur dernière sœur, Françoise-Marie de Bourbon, duchesse d’Orléans.
L’ambiance n’est pas toujours bonne entre ces demi-sœurs. À Versailles, le 4 décembre 1695, la princesse Palatine écrit : « Avant-hier au soir, il y eut à Marly une dispute horrible qui m’a fait rire de bon cœur. La grande princesse de Conti avait fait des reproches à Mme de Chartres et à Mme la duchesse de ce qu’elles s’enivrent ; elle les a appelées des sacs à vin. Là-dessus les autres l’ont appelée, elle, sac à ordures. Voilà des disputes princières… » C’est une allusion aux amants de la princesse, de nombreux gardes du corps !
Sa beauté est si renommée, qu’en 1685, elle trouble le doge de Gênes en visite à Versailles. Dangeau raconte comme il la regarde longtemps et avec application. L’un des sénateurs lui dit : « Au moins, Monsieur, souvenez-vous que vous êtes doge. » En 1698, elle a trente-deux ans, et l’ambassadeur du sultan du Maroc est si séduit par sa beauté lors d’un bal à Saint-Cloud qu’il se met à espérer voir son sultan épouser la fille du plus grand roi d’Europe (le sultan n’a que 500 concubines et quelque 1 500 enfants !). La Princesse Palatine écrit à Marly le 21 janvier 1700 : « Ce n’est pas un conte le moins du monde, que le roi du Maroc ait demandé la princesse de Conti en mariage, mais le roi a répondu par un refus catégorique. » Cette aventure sera reprise dans le film d’Anne Golon : Angélique et le sultan.
Monseigneur et la princesse de Conti sont toujours très proches, ils ont la même passion pour la musique, et ils passent beaucoup de temps ensemble. La princesse de Conti est pour Monseigneur son « intime égérie » dit Saint-Simon ; malheureusement elle sera plus tard supplantée par sa demi-sœur Madame la Duchesse, que le Dauphin trouvera plus gaie, plus amusante. Madame la Duchesse prendra sa place après l’épisode de la cabale de Meudon, en étant liée à Mlle Choin, grande amie de Monseigneur. Mlle Choin, fille d’honneur de la princesse de Conti n’est pas belle, elle a de grands yeux noirs fort vifs, elle a l’art de bien s’habiller, et a su plaire à Monseigneur. La Palatine la décrit ainsi : « Petite, une grande bouche remplie de dents pourries qui avaient une puanteur telle qu’on pouvait la sentir à l’autre bout de la chambre ; elle avait une gorge horriblement grosse, qui charmait Monseigneur, car il frappait dessus comme sur des timbales. »
Clermont de Chaste, enseigne des gendarmes du roi, se partagea les amours de la princesse de Conti et de Mlle Choin, tout en se jouant de la princesse ; « une lettre, fut interceptée par le Roi, qui fut surpris comme on peut se l’imaginer, apprenant les amours de la princesse, sa fille naturelle, et la perfidie des deux autres. Il envoya chercher cette princesse, et lui montra les lettres. Elle ne put soutenir cet affront, elle tomba évanouie sur le canapé du Roi, et ce prince tout en colère qu’il était de la conduite de sa fille, fut attendri de son état présent : il la releva, l’embrassa, et lui promis qu’il ne lui parlerait jamais de cette affaire » (le duc de Saint-Simon).
« La fille du soleil »
Comme son père, elle a la passion de la danse, qu’elle pratiqueravec talent. Quand le roi s’arrête de danser, ses enfants prennent le relais, notamment dans Le Triomphe de l’Amour de Lully et Quinault, présenté à Saint-Germain en 1681, et pendant le Carnaval où l’on trouve, comme danseurs, le Dauphin, la Dauphine, la princesse de Conti, le comte de Vermandois et Mlle de Nantes qui a huit ans. Benserade est sous le charme de la princesse : « Elle est charmante, elle est divine / Elle efface toutes les fleurs, jusqu’aux lys de son origine. » Elle est de toutes les fêtes ; en 1683, à l’occasion du Carnaval, une gravure parue dans le Mercure de France la montre présidant une mascarade dans l’appartement du duc de Bourbon. La Fontaine, séduit par sa beauté, lui rend hommage dans Le songe pour Mme la princesse de Conti : « Tout excelle en Conti, Chacun lui rend les armes / Sa présence en tous lieux fera dire toujours / Voilà la fille des Amours / Elle en a la grâce et les charmes. » Toujours sur les pas de son père, en 1705 un petit impromptu fut joué chez le marquis de Livry, mis en musique par Gillier Dancourt qui célèbre « la fille du soleil ».
La princesse aime le luxe
Le roi très attaché à ses enfants, veut les garder auprès de lui. Il les loge à Versailles, leur donne des places à la chapelle, les fait participer à certains repas ; les princesses mènent les bals, tiennent les tables de jeux, assistent à toutes les réceptions et cérémonies ; elles sont de tous les déplacements de la cour, de tous les Marly.
La princesse de Conti a lors de l’installation de la cour à Versailles en 1682, un somptueux appartement qu’elle partagera brièvement avec son mari mort en 1685. Elle est logée au rez-de-chaussée, au centre de l’aile des princes, ses sœurs à ses côtés. Elle aime le luxe des miroirs, les cabinets de glaces, et la nouveauté des cheminées dite « à la française » qui inclut un miroir.
Comme son père elle se meuble en mobilier d’argent, ce seront des plaques avec des bras pour son cabinet, un grand miroir de plus de vingt kilos, un grand lustre de vingt-six kilos, une garniture de cheminée avec ses chenets de vingt-sept kilos, le tout livrés par Delaunay en mai 1682, soit un total de cent vingt-deux kilos d’argent massif qui seront fondus en 1689.
Dans sa maison en ville, l’hôtel de Conti, construit par Mansart, (sur l’emplacement de l’actuel l’hôtel de ville de Versailles), elle se fera bâtir « un pavillon des bains » en 1690. Félibien le juge magnifique. Dangeau raconte que le samedi 18 novembre 1690 « Monseigneur dina chez Madame la Princesse de Conty, puis alla passer l’après-dinée chez elle dans son pavillon qu’elle fait fort accommoder ». Celle que Saint-Simon appellera « la plus propre personne du monde, et la plus recherchée dans sa propreté » montre qu’après Anne d’Autriche, et Louis XIV, elle ne craint pas l’eau et, fait de ce pavillon de bains, un lieu de raffinement et de délectation. Le 11 aout 1698 « Madame la duchesse de Bourgogne alla sur les trois heures à l’hôtel de Conty, où elle se baigna avec toutes ses dames » (Dangeau). C’est très récemment qu’a été restauré un plafond déposé en 1953, et seul rescapé de ce pavillon des bains. Cette peinture peut être attribuée à Claude III Audran, peintre, qui avait travaillé au plafond remarquable de la petite chambre à coucher de l’appartement de la princesse au château. Ce pavillon d’une grande originalité est postérieur de peu au pavillon des bains de Marly réalisés pour Louis XIV en 1688, considéré comme un des plus anciens de ce genre.
Une princesse moderne, des goûts nouveaux
C’est dans deux domaines qu’elle se montre particulièrement novatrice : elle se fait aménager « un théâtre » dans l’hôtel de Conti et « une salle à manger » dans son château de Choisy, bien avant le théâtre de Mme de Pompadour, et les premières salles à manger du jeune Louis XV. En 1689, elle est veuve, se sent libre, et invite dans sa maison en ville ; on y fait des collations en présence du roi, de Monseigneur et de la famille royale. Comme Monseigneur, elle partage avec lui sa passion pour l’opéra. Elle aime faire jouer de la musique italianisante dans son nouveau théâtre de l’hôtel Conti où seuls quatre-vingts spectateurs peuvent être présents, et où les acteurs et chanteurs sont souvent des membres de la famille. Ainsi l’Alceste de Lully, sommet de l’art lyrique, sera joué le 9 janvier 1700 par la famille royale. Elle aime les motets, mais elle ne veut pas chanter devant les courtisans et demande au roi de les faire sortir, comme le fera en son temps Marie-Antoinette.
En 1716, elle achète le château de Choisy, elle y passe ses étés, y reçoit Pierre le Grand. Et, grande nouveauté, elle va rajouter une nouvelle pièce au bout de la galerie, une salle à manger. Louis XV qui rachètera Choisy après sa mort, apprécie sa situation au bord de la seine, et la salle à manger qu’il trouve une des pièces les plus agréables, décorée de peintures de Pierre-Denis Martin illustrant des vues de résidences royales, comme la Vue du château de Versailles prise de la place d’armes.
Ayant tant aimé la vie et considérée comme la plus affectueuse des princesses, elle sera très regrettée. Elle qui a veillé avec tout son amour Monseigneur et le roi, s’éteint le 3 mai 1739 à l’hôtel de Lorge à Paris. Elle est enterrée dans la chapelle de la Vierge de l'église Saint-Roch à Paris. Très généreuse dans son testament, elle n’oublie aucun de ses domestiques, et fait de son cousin germain Louis César de La Baume Le Blanc, duc de La Vallière, son légataire universel.
Comments